Neal, Neal, Neal…

…fleuve impétueux et tumultueux, tu es comme notre reine, la source de la vie. Alain Chabat n’a sans doute pas pensé au scoreur des Spurs au moment de tourner son Astérix, mais quel plus bel hommage pourrait-on lui rendre ? Role-player par excellence, Gary Neal fera désormais les beaux jours de Milwaukee. Ce départ était néanmoins devenu inéluctable. L’arrivée de Marco Belinelli, plus complet, plus créateur encombrait sérieusement les lignes arrières et a montré la porte de sortie à celui qui restera une des belles découvertes des Spurs.

Car personne ne lui prêtait vraiment attention, quand il signa un contrat de trois ans pour les Texans après une summer league très convaincante à l’été 2010. Non drafté à sa sortie de Towson trois ans plus tôt, il va s’imposer petit à petit comme un des bras armés de la second unit de Gregg Popovich. Comme pour un Manu Ginobili par exemple, Pop comprend vite qu’il doit lui lâcher la bride pour en tirer le maximum. Il lui donne carte blanche pour tenter sa chance en attaque. Gary Neal assimile rapidement son rôle et n’hésite pas à tenter sa chance à la moindre ouverture. Le choix est payant, et il signe rapidement quelques belles perfs (16pts en 20min contre les Clippers, ou encore ce 5/7 à 3pts en 14min contre Charlotte). Excellent dans son rôle, ses deux premières saisons sont réussies (9.8pts à 45% en 2011 puis 9.9pts et 2.1pds en 2012), il évolue même de belle manière en assurant parfois de bons passages au relais de Tony Parker, tout en conservant son agressivité offensive.

Malheureusement, la saison 2012-2013 ne sera pas aussi réjouissante. Il joue souvent blessé (inflammation de la voûte plantaire et tendinites aux tendons d’Achille récurrentes, entre autres) et s’enferme dans son rôle de sniper exclusif, ne trouvant jamais vraiment la bonne carburation. Ses chiffres sont en baisse (36% à 3pts seulement contre 42% les deux saisons précédentes). Inexistant la majeure partie du temps en playoffs, il refait surface en finale (47% à 3pts et 9.4pts) mais ses absences en défense (cette fameuse aide défensive en début de 4ème quart du Game 6 sur le tir à 3pts de Mike Miller qui avait perdu une chaussure, un des tournants majeurs du match) et sa sélection de tirs toujours aléatoire font plus de mal que de bien au bout du compte.

Son opportunisme devient caricatural et ses prises de risque feraient presque passer JR Smith pour un attaquant timide (j’ai dit « presque »). Ses qualités pouvant être compensées par ailleurs, il ne semblait plus nécessaire de le conserver. Il a trouvé son bonheur (financier et sportif) ailleurs, on ne peut que s’en réjouir. Car Gary Neal laissera tout de même une bonne impression à San Antonio celle d’un joueur sans histoires, bon coéquipier, qui a parfaitement assimilé son rôle et l’a bien souvent exécuté à la perfection. Il laisse aussi derrière lui quelques moments de bravoure que voici.

27 avril 2011, 1er tour des playoffs contre Memphis. Il retardera l’échéance et évitera aux Spurs l’affront d’une élimination à domicile, arrachant la prolongation par ce tir à 3pts lors du Game 5.

 

18 février 2012, les Spurs sont en galère contre les Clippers (-3 sans la balle) et Neal vient de perdre un ballon qui aurait pu être décisif. Mais les locaux galvaudent la remise en jeu qui retombe miraculeusement dans les mains du sniper des Spurs, qui ne manquera pas deux fois sa cible. Les Spurs finiront par s’imposer en prolongation, conservant intacte leur série de 10 victoires d’affilée.

 

11 juin 2013, Game 3 des NBA Finals. Porté disparu depuis quelque temps, Gary Neal surgit de nulle part et signe 22pts à 6/10 à 3pts, aidant les Spurs à pulvériser le Heat, pour prendre l’avantage 2-1 dans la série.

 

Sans oublier ce circus-shot.

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